LES CLOCHARDS CÉLESTES DU REBETIKO

C’était il y a 100 ans. La Première Guerre mondiale s’achève. L’Empire Ottoman tombe en miettes, l’Asie Mineure est déchirée. Turcs et Grecs sont en guerre de 1919 à 1922. Le Rebetiko, c’est une musique des basfonds, le cri, le récit ou le rire goguenard des Grecs arrachés à leurs villes d’Izmir ou d’Istanbul pour un exil sans retour. Comme le tango ou le blues à la même époque, le Rebetiko fut considéré comme obscène et subversif. C’est le son des pauvres, des drogués, des macs, des prostituées et plus encore le son des exilés et des révoltés.

Pour rendre hommage à cette musique et cet état d’esprit, l’inventif auteur et metteur en scène d’opéras et de spectacles musicaux Benjamin Knobil s’est associé au baryton Francesco Biamonte et à la compagnie d’instrumentistes et compositeurs/arrangeurs Boulouris, brillants touche-à-tout habitués des scènes théâtrales romandes. Ensemble, ils ont imaginé une histoire atemporelle pleine de souffle où chanteurs, danseurs et musiciens évoluent dans une scénographie malicieuse et poétique. Pour tromper l’ennui et le confinement forcé d’une cale de bateau, voici dix exilés qui improviseront un cabaret-théâtre de fortune intemporel. Entre numéros joués, parlés et surtout chantés, ce voyage musical mènera des transes lentes du Rebetiko traditionnel vers des rivages contemporains ironiques, métissés et sauvages.