THÉÂTRE (CH)
LE PRIX MARTIN
de Eugène Labiche
Nathalie Cuenet / Cie Volodia
Le Prix Martin, avant-dernière pièce d’Eugène Labiche, n’est pas un vaudeville traditionnel avec une mécanique bien huilée et un rythme effréné, mais plutôt une comédie de mœurs, tout en nuances. Labiche, en précurseur du théâtre de l’absurde, tire un portrait sans complaisance et extrêmement drôle de la bourgeoisie. En même temps, par le comique transgressif et insoumis des mots qu’il prête à ses personnages, il annonce un nouveau théâtre à venir, proche du surréalisme. Il n’en fallait pas plus à Nathalie Cuenet pour s’emparer avec jubilation de cette pièce surprenante, portée par une distribution hors pair!
Fernand Martin et son ami Agénor Montgommier sont deux joueurs de bésigue qui aiment à jouer ensemble. Agénor est un ami d’autant plus intime qu’il est l’amant de Madame Martin, Loïsa. Cependant, il est las de cette liaison: il préfère l’amicale compagnie de Martin à sa femme. Sur ces entrefaites, débarque Hernandez, un cousin d’Amérique centrale. De fil en aiguille, le traître Agénor est démasqué, et, pour se débarrasser de lui, il est décidé qu’il doit partir en voyage dans les Alpes et être poussé dans le précipice. En Suisse où nous retrouvons nos personnages, en particulier à Chamonix, en Suisse romande (sic!), puis aux chutes de l’Aar, en Suisse alémanique, voici qu’Agénor tombe malade. Martin, paradoxalement, ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour la santé de l’homme qu’il va tuer; le lendemain, quand l’occasion favorable se présente, il ne peut se résoudre à pousser son ami dans le vide... Il décide alors d’avoir recours à un autre type de vengeance, en faisant naître le remords dans le cœur d’Agénor. Il l’oblige à fonder le Prix Martin destiné à récompenser chaque année le meilleur mémoire sur l’infamie de l’adultère. De quiproquo en quiproquo, Martin reste seul avec Agénor. S’étant défait de la femme qui les importunait l’un et l’autre, les deux amis n’ont plus qu’à se réconcilier, et à reprendre la partie de bésigue qu’ils disputaient au lever du rideau.
Il y a une dimension métaphysique dans Le Prix Martin qui, au-delà de l’absurde, et de la critique sociale, va vers un questionnement plus profond, universel et transgressif.
« Une pièce est une bête à mille pattes qui doit toujours être en route. Si elle se ralentit, le public bâille ; si elle s’arrête, il siffle. Pour faire une pièce gaie, il faut avoir un bon estomac. » Eugène Labiche
La presse ne parle
Avec Felipe Castro, Etienne Fague, Jean-Paul Favre, Thierry Jorand, Julia Portier, Christian Scheidt, Barbara Tobola, Adrien Zumthor
Texte Eugène Labiche
Mise en scène Nathalie Cuenet
Collaboration artistique Emilie Blaser
Collaboration dramaturgique Valérie Poirier
Scénographie Anna Popek
Peinture Anna Popek et Emma Conus
Lumières Danielle Milovic
Son Fernando de Miguel
Costumes Eléonore Cassaigneau
Assistanat costumes Samantha Landragin
Travail vocal Jean-Paul Favre
Maquillages et cheveux Katrine Zingg
Administration Le Bureau de la Joie ! Estelle Zweifel
Production Cie Volodia
Coproduction Théâtre du Loup
Soutiens Ville de Genève, Loterie Romande, Fondation Leenards, Fonds mécénat SIG, Fondation suisse des artistes interprètes SIS, Fondation Sandoz, avec le soutien du Fonds intermittents
Création le 3 février 2023 au Théâtre du Loup, Genève.