LE ROSSIGNOL ET L’EMPEREUR

Nom d’un rouleau de printemps! Tu ne connais pas le fameux rossignol et son chant surprenant? Enfile tes chaussettes, laisse tomber tablette et trottinette, on t’attend à la cuisine pour écouter l’histoire d’une petite fille, Meï. Comme de nombreux enfants, elle préfère écouter les histoires qu’on lui raconte, plutôt que de s’appliquer à faire ses devoirs. Sa maman, cuisinière dans un délicieux restaurant chinois dénommé Au Rossignol, n’a pas beaucoup de temps à consacrer à son enfant avec les coups de feu de midi et du soir. C’est sans compter sur la présence de son grand-père, un personnage jamais à court de facéties et de contes malicieux, qui lui conte le récit de son arrière, arrière, arrière-grand-mère qui a aidé un rossignol au chant cristallin à s’évader de la prison dorée où l’Empereur de Chine le retenait.
Dans les allers-retours entre la Chine ancienne et nouvelle et la réalité actuelle de la petite fille, la délicate écriture de Elisa Shua Dusapin fait merveille. La scénographie aux contours chinois, le jeu des interprètes et la manipulation des marionnettes confèrent une douceur bienheureuse à ce spectacle riche d’apprentissages et de parcours initiatiques propres à tout conte. Une histoire d’amitié en écho à des valeurs comme la nature, la liberté et l’authenticité, et que le tout-numérique et le plus clinquant des jouets mécaniques ne remplaceront jamais.